Petite Marche Matinale [ LIBRE ]

Le grand homme s’était réveillé très tôt ce matin. Il avait tout fait pour essayer de se rendormir, mais se fut sans succès. Maxime ne savait même pas pourquoi, il s’était réveillé. Un moment plus tard, il se mit en position assis dans le grand lit de sa chambre d’hôtel et fut surpris de constater l’absence de Marc-André. Où était-il parti si tôt? Le centre prit son cellulaire et lui envoya un court texto sans trop de détail, car on ne savait jamais qui pouvait tomber sur son téléphone portable.

« Hey Marc. T’es où? »

Pas qu’il s’inquiétait, mais un petit peu. Marc n’était pas du genre à partir sans le prévenir. Talbot se sortit alors de son lit et alla prendre une bonne douche chaude. Il laissa l’eau couler sur son corps un moment avant de sortir et de s’habiller d’un jean et d’un T-shirt vert kaki sans logo.

Le joueur de hockey se rendit dans la salle de l’hôtel où des déjeuners continentaux étaient servis la fin de semaine. À cette heure, il n’avait pas grand monde de présent dans la salle. Max put manger tranquillement son assiette moyennement grosse, mais très délicieuse. C’est alors que son téléphone vibra dans la poche de son pantalon. Talbot le prit pour constater qu’il avait reçu un message texte d’un ancien collège chez les penguins.

« Salut Max! Pis MTL? C comment? C plate que tu sois parti. T joke poche vont me manquer. »

Le brun sourit avant de répondre que Montréal était bien et que s’il voulait entendre ses blagues plates, il suffisait de lui téléphoner. L’homme rangea son portable avant de se diriger à l’extérieur de l’hôtel. L’air froid de ce matin de Janvier se fit tout de suite ressentir. Maxime baissa la tête et se mit à marcher les mains dans les poches de son manteau d’hiver. Et chanceux comme il était, il entra solidement en collision avec quelqu’un. Certes, lui resta bien droit sur ses pieds alors que l’autre tomba sur le sol.

- Oh! Je suis vraiment désolé, dit-il en tendant une main pour aider la personne à se redresser.

Maxime posa ses yeux sur une femme d’environ 25 ans à la chevelure rousse. La jeune femme le dévisagea un moment avant de sourire et d’attraper sa main pour se relever. D’un ton mi-rieur, mi-charmeur, elle lui dit :

- Ça va. Je vous pardonne, mais c’est bien parce que j’ai pas la chance de me faire renverser à tous les jours par un joueur de hockey.

Talbot éclata de rire. Jouer au hockey à Montréal et tout le monde vous pardonne n’importe quoi.

- Je vous souhaite de passer une excellente journée, Talbot, dit finalement la rousse en lui souriant et en passant à côté de lui pour continuer son chemin.

Le joueur de hockey fit un demi-tour sur lui-même pour la regarder partir avec un petit sourire en coin. Maxime dit un simple « Vous de même », mais la jeune femme avait quitté trop vite pour l’entendre.

Lui qui pensait que personne n’avait vu la scène. Et non, une voix s’éleva et Maxime se retourna et reconnut Latendresse. Un de ses nouveaux coéquipiers québécois. Et le vilain était en train de rire de lui. Bon, Guillaume avait peut-être raison. Talbot s’exclama de façon innocente :

- Qu’est-ce que tu veux. Mon regard ne voulait lâcher mes magnifiques espadrilles.

Talbot leva un pied pour montrer son soulier tout à fait normal au joueur de hockey. Il rit à son tour avant de s’approcher de Tenders et de lui faire une poignée de main amicale.

- Dis-moi, Tenders. Que fais-tu dehors à cette heure?

C’est alors que Maxime remarqua la présence du chien de Guillaume. Un husky. La plus belle race de chien du monde selon lui. Le joueur de Centre ne put s’empêcher de caresser amicalement la tête de l’animal.